Gupta gate : Un président ne devrait pas faire ça (1) PDF Imprimer Envoyer
Écrit par L'Observateur paalga   
Vendredi, 04 Novembre 2016 08:31

La vague d’indignation qui déferle sur l’Afrique du Sud depuis la publication du rapport mettant à nu les relations corrompues entre Jacob Zuma et les Gupta va-t-elle finir par engloutir le président ? Au lendemain de ce tsunami politique dont les répliques se font encore sentir, nombre de ses compatriotes demandent purement et simplement la démission de celui qui pour eux a clairement démérité la charge qui est la sienne.

 

Certes, le principal mis en cause peut encore contester les conclusions du rapport qui l’incrimine. Mais la charge de dame Thuli Mandolesa est si violente et les accusations si graves, qu’on se demande ce que Jacob Zuma pourrait bien dire pour sa défense. En effet, sur les 355 pages du document relatant les détails embarrassants du Gupta gate, la gardienne de la bonne gouvernance met en lumière la collusion quasi mafieuse entre le chef de l’exécutif sud-africain et cette riche famille indienne qui possédait même le rare don de faire et de défaire les carrières ministérielles au gré de ses intérêts et qui plus est, bénéficiait de passe-droit grassement monayés rien que pour faire fructifier ses affaires.

Trop c’est trop et un président ne devrait pas faire ça. Mais faut-il vraiment s’en étonner pour peu qu’on connaisse le personnage qui, il faut bien le reconnaître, n’en est pas à un scandale près, lui qui est couvert d’opprobe pour de sordides histoires de mœurs et qui vient à peine de sortir de l’affaire Nkandla, du nom de la luxieuse propriété qu’il possède dans cette bourgade et qui a été restaurée à coups de millions de rands sur le dos du contribuable sud-africain. Il a tant et tant malmené la fonction présidentielle, que même ses plus fervents partisans au sein de l’ANC ne peuvent plus le suivre dans ses errements répétés.

Il fallait effectivement que l’heure soit grave, pour que les anciens combattants de la lutte anti-apartheid, dont certains furent même les compagnons de bagne de Nelson Mandela, mettent à l’index celui qu’ils avaient toujours soutenu, enjoignant même au parti historique de faire la grande lessive pour extirper de ses rangs ceux qui semblent avoir oublié d’où ils sont venus.

Cette fois c’est sûr, Madiba doit se retourner mille fois dans sa tombe vu le spectacle affligeant qu’offre son successeur. Alors, s’il lui reste un peu de dignité, l’insubmersible Jacob Zuma n’attendra pas que lui soit administré le coup de grâce, la motion de censure que concocte son opposition et qu’elle menace de déposer dès la semaine prochaine devant le parlement.

 

Marie Ouédraogo

(1) Allusion faite au titre de l’ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme « Un président ne devrait pas dire ça »

L'Observateur paalga

 

 

 

 

Mise à jour le Vendredi, 04 Novembre 2016 08:39
 

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